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Guy Le Querrec, Histoires de jazz

Photographie par Guy Le Querrec — Magnum Photos

Arts

Guy Le Querrec, Histoires de jazz

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Guy Le Querrec, Histoires de jazz

Voyage dans le temps avec le maître de la photographie jazz.

Guy Le Querrec, Histoires de jazz

Il a pris sa dernière photo « musicale » il y a bientôt dix ans, en Suisse, au festival de jazz de Montreux. Depuis, Guy Le Querrec, 80 ans, a ralenti l’allure et en partie rangé ses appareils.

Cofondateur de l’agence Viva en 1972 puis membre de Magnum depuis 1977, il vit désormais sans réseaux sociaux ni téléphone portable dans sa maison, en Bretagne, au milieu de son impressionnante série d’images consacrées au jazz (environ quinze mille planches-contacts !). Cette passion qui date de l’adolescence l’a conduit à photographier les plus grands musiciens de la planète, jusqu’à recevoir une Victoire du jazz en 2017, aux côtés de Théo Ceccaldi ou d’Émile Parisien. On reconnaît aisément parmi ses « vintage » : John Coltrane, Sonny Rollins, Ornette Coleman, Archie Shepp, Jacky Terrasson ou Sun Ra.

Lionel Hampton, 1990 — © Guy Le Querrec / Magnum Photos

Château Palmer : Vous souvenez-vous de votre première photographie de concert prise à Château Palmer ?

Guy Le Querrec : Oui. C’était en 2011, pour la deuxième édition de Hear Palmer. Je me trouvais à Fribourg, en Suisse, pour une exposition de mes photographies quand Thomas Duroux, directeur de Château Palmer, m’a appelé pour me proposer d’immortaliser un concert de Michel Portal et Yaron Herman. J’ai accepté et sauté sans délai dans un avion pour Bordeaux. Portal est un compagnon de route avec lequel je partage une grande complicité. J’ai découvert le château, goûté les millésimes puis j’ai photographié les deux musiciens en pleine répétition dans le chai. Le pianiste Yaron Herman, très concentré. Et Michel, penché vers lui, sans son instrument, doigts écartés, comme s’il l’accompagnait au piano. Un moment de douceur, d’exigence, d’harmonie.

Sonny Rollins — 1993 © Guy Le Querrec / Magnum Photos

Château Palmer : Êtes-vous sensible à la nature du lien qui existe entre le jazz et le vin ?

Guy Le Querrec : J’ai vu plusieurs fois des musiciens interpréter sur scène un millésime après une dégustation, jouer le chorus correspondant à l’émotion ressentie, c’est un dialogue subtil et intéressant. Mais je crois qu’il y a avant tout une vertu commune entre le vin, le jazz et même la photographie : la liberté. Louis Sclavis dit de moi que je ne suis pas un « photographe de jazz » mais un « photographe jazz », dans le sens où j’en ai l’état d’esprit et l’instinct d’improvisation. Beaucoup de jazzmen américains saluent la qualité de ma perception de leur comportement et sa transcription visuelle. Ils se reconnaissent dans ma manière d’agir, à l’instinct, sans trop me soucier des codes et des normes en vigueur. Cela demande un certain rapport au temps, une attention aux détails, de l’obstination et une part de chance aussi, comme pour cette scène captée du pianiste Brad Mehldau devant sa loge, au festival de Marciac, un jour très pluvieux. Me faufilant entre les gouttes dans ce « flagrant délit de pluie » comme l’aurait dit Cartier-Bresson, j’arrive à me rendre invisible et déclenche une courte série de déclics très rapprochés, en plan fixe. En résulte cette photo de Brad Mehldau entre deux parapluies dans la solitude de sa concentration.

© Guy Le Querrec — Magnum Photos
« Je ne suis pas un photographe de jazz mais un photographe jazz, dans le sens où j’en ai l’état d’esprit et l’instinct d’improvisation. »
Guy Le Querrec — Photographe
Hear Palmer 2010 by Michel Portal & Yaron Herman — © Guy Le Querrec & Sergine Laloux

Château Palmer : À quand remonte votre passion pour le jazz ?

Guy Le Querrec : À un été, dans la petite maison de famille du Morbihan. J’avais reçu un Rolleiflex pour mon bac péniblement obtenu. J’avais aussi emporté la mallette de 33 tours et le pick-up. Je photographiais les disques posés sur une chaise comme des natures mortes très vivantes ! Mon œil se mit alors à écouter. Les mythes présents sur les pochettes, John Coltrane, Thelonious Monk, je n’allais pas tarder à les photographier « en vrai ». En 1962 pour mes images de Coltrane à l’Olympia, 1964 pour Charlie Mingus salle Wagram, 1967 pour Archie Shepp, photographié en répétition au Chat qui pêche, rue de la Huchette, en pleine période free jazz-black power. Il deviendra l’un des musiciens les plus familiers de mon objectif…

Miles Davis, 1982 — © Guy Le Querrec / Magnum Photos

Château Palmer : Quelles autres photos gardez-vous dans votre panthéon personnel ?

Guy Le Querrec : Faire le tri est un exercice difficile. J’ai sillonné les festivals pendant plus de quarante ans. Mes étagères croulent sous les archives ; le jazz représente un tiers de ma production photographique. Il y a quelques années, Thomas Duroux m’a proposé de classer les photos avec moi, d’en choisir une par an, de 1961 à 2011. Dans cet exercice, cinquante photographies ont été retenues après des heures passées à en discuter au téléphone. Quelle photographie pour l’année 1993 ? Quel portrait d’Ella Fitzgerald ?
C’est lui qui m’a aidé à composer ce doux mélange, à bâtir l’équilibre — une image, un son, un vin —, chaque souvenir de millésime l’orientant vers une photographie ou un musicien. Nous sommes parvenus ainsi à établir un catalogue de photos qui résument bien l’essence de ce demi-siècle.
On y retrouve évidemment mon premier portrait de John Coltrane, pris avec mon Leica à l’Olympia en 1962 — je débutais, je n’ai réalisé que douze photos mais cette soirée fut le déclencheur de ma vocation. J’aime aussi cette photo de Sonny Rollins, le dernier des géants, prise à la sauvette en 1993. Il est dans le salon de sa chambre d’hôtel, perdu dans ses pensées, vulnérable, si loin de l’image qu’il pouvait déployer sur scène. Je pourrais en citer d’autres : Miles Davis en 1982, de retour à Paris après sept ans d’absence, les mains en l’air, son bonnet sur la tête. Ou Lionel Hampton, à Nice, en 1990, qui s’est mis à improviser un solo de batterie sur les casseroles de la cuisine d’un restaurant !
Classer ses photos, c’est comme composer un morceau ou élaborer un grand cru : parfois, il faut aussi savoir faire confiance à la grande prouesse du hasard. L’expérience ne manque pas de saveur.

Michel Portal & Yaron Herman, 2011 © Guy Le Querrec / Magnum Photos

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Des encornets snakés et tempura d’asperges vertes, puis un suprême de pigeon et foie gras poêlé aux 5 épices en feuille de chou… Un plat inspiré de mes années parisiennes chez Joël Robuchon et au Bristol.

Mes années de « grandes maisons » m’ont beaucoup appris. Elles m’ont aussi ouvert les yeux : j’avais envie d’autres choses ! D’exercer mon métier autrement. Cette curiosité m’a toujours porté. C’est elle qui au Japon, à l’âge de 10 ans, me rend accroc aux émissions culinaires européennes. Elle encore qui me guide vers une école de cuisine à Tokyo pour apprendre la gastronomie française, en particulier ses produits, inconnus pour la plupart. Elle toujours qui me donne la force de sauter le pas à 27 ans : direction Paris ! Elle enfin, qui m’amène ici, en 2014, après qu’Hide Ishizuka, ancien sommelier au Château de Cordeillan-Bages, me parle d’un poste de chef à pourvoir. Deux mois d’essai plus tard, j’étais engagé.

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Toujours différent. Les équipes de Chateau Palmer peuvent recevoir de 2 à plus de 20 personnes, tous les jours en période de primeurs ou à l’occasion de Vinexpo et moins fréquemment en plein été. Sans parler du menu, revu à chaque occasion. En fonction des saisons et des produits disponibles, je compose une carte, toujours empreinte d’un classicisme français auquel j’ajoute des petites touches japonaises : ici, une anguille découpée comme dans mon pays ; là, un sel relevé d’éperlans salés et séchés… Thomas Duroux la valide, puis l’accompagne des millésimes Maison. La suite se joue aux fourneaux, seul.

Sur une proposition de Art Photo Projects,  le photographe néerlandais Paul Cupido a été choisi pour inaugurer cette première édition. Sur plusieurs séjours réalisés à la propriété entre avril et octobre 2022, Paul Cupido, équipé des iconiques appareils Leica, crée en toute liberté pour évoquer l’histoire et les valeurs de Château Palmer : « Château Palmer m’a donné la chance de visiter le domaine, de rencontrer les vignerons et d’apprécier sa situation géographique, le long des rives fertiles de la Gironde. Je souhaite proposer une interprétation poétique de ces éléments, comme un compositeur traduit des sentiments en notes ou un vigneron interprète ce que la nature lui donne. »

Sur une proposition de Art Photo Projects,  le photographe néerlandais Paul Cupido a été choisi pour inaugurer cette première édition. Sur plusieurs séjours réalisés à la propriété entre avril et octobre 2022, Paul Cupido, équipé des iconiques appareils Leica, crée en toute liberté pour évoquer l’histoire et les valeurs de Château Palmer : « Château Palmer m’a donné la chance de visiter le domaine, de rencontrer les vignerons et d’apprécier sa situation géographique, le long des rives fertiles de la Gironde. Je souhaite proposer une interprétation poétique de ces éléments, comme un compositeur traduit des sentiments en notes ou un vigneron interprète ce que la nature lui donne. »

“ Je propose une interprétation poétique, comme un compositeur traduit des sentiments en notes ou un vigneron interprète ce que la nature lui donne.”
Driss — vigneron et gardien du domaine

Sur une proposition de Art Photo Projects,  le photographe néerlandais Paul Cupido a été choisi pour inaugurer cette première édition. Sur plusieurs séjours réalisés à la propriété entre avril et octobre 2022, Paul Cupido, équipé des iconiques appareils Leica, crée en toute liberté pour évoquer l’histoire et les valeurs de Château Palmer : « Château Palmer m’a donné la chance de visiter le domaine, de rencontrer les vignerons et d’apprécier sa situation géographique, le long des rives fertiles de la Gironde. Je souhaite proposer une interprétation poétique de ces éléments, comme un compositeur traduit des sentiments en notes ou un vigneron interprète ce que la nature lui donne. »

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Quel est votre dernier menu ?

Des encornets snakés et tempura d’asperges vertes, puis un suprême de pigeon et foie gras poêlé aux 5 épices en feuille de chou… Un plat inspiré de mes années parisiennes chez Joël Robuchon et au Bristol.

Dans quelles circonstances avez-vous rejoint Chateau Palmer ?

Mes années de « grandes maisons » m’ont beaucoup appris. Elles m’ont aussi ouvert les yeux : j’avais envie d’autres choses ! D’exercer mon métier autrement. Cette curiosité m’a toujours porté. C’est elle qui au Japon, à l’âge de 10 ans, me rend accroc aux émissions culinaires européennes. Elle encore qui me guide vers une école de cuisine à Tokyo pour apprendre la gastronomie française, en particulier ses produits, inconnus pour la plupart. Elle toujours qui me donne la force de sauter le pas à 27 ans : direction Paris ! Elle enfin, qui m’amène ici, en 2014, après qu’Hide Ishizuka, ancien sommelier au Château de Cordeillan-Bages, me parle d’un poste de chef à pourvoir. Deux mois d’essai plus tard, j’étais engagé.

En fonction des saisons et des produits disponibles, je compose une carte
coriolan pons — chef cuisinier, Château Palmer
John Coltrane, 1961 — © Guy Le Querrec / Magnum Photos