Avril 2018 - Collé sur des murs de Rome, Ostie, Naples, le portrait de Pier Paolo Pasolini portant son propre corps, là même où l’écrivain et réalisateur vécut et mourut. Collé sur les docks de Brest, un homme plaqué au mur, comme mis en croix, en référence au roman de Jean Genet paru en 1947…
Ernest Pignon-Ernest est un grand dessinateur dont les oeuvres naissent souvent de lectures et qui ne dessine que pour inscrire ses oeuvres dans des lieux où elles font résonner une histoire. Décrit comme un homme engagé et discret, l’artiste offre une vision historique et politique des lieux, faisant de l’espace où il intervient une véritable oeuvre d’art, offrant ainsi aux passants une relecture inattendue d’un quartier, d’une rue, d’une adresse. Les oeuvres d’Ernest Pignon-Ernest interpellent. Elles naissent, vivent et meurent au rythme de la ville, révélant le caractère sacré du lieu.
« Mon dessin naît de l’approche physique du lieu et d’une approche plus symbolique de son histoire ».
« Le lieu devient sujet ».
Le caractère court, éphémère de l’oeuvre, sa mort annoncée est une volonté d’Ernest Pignon-Ernest : « La fragilité est l’un des éléments de mon travail ».
La singularité de l’artiste a été de photographier ses oeuvres, conservant ainsi une trace durable de son passage. Avec la complicité de la Galerie Lelong & Co., 29 photographies d’Ernest Pignon-Ernest manifestent au Château Palmer cet art original et précurseur. Autant de « jeux d’écriture », de Rome à Uzeste, en passant parNaples, Paris et Brest, sur la présence et l’absence, le dit et le non-dit, la poésie et l’engagement, l’éphémère et la mémoire…
L'exposition Mémoire de l’éphémère est visible dans le cadre des visites à Château Palmer du 5 mai au 31 août 2018. Pour réserver, une demande par e-mail doit être adressée à chateau-palmer@chateau-palmer.com.
Photo : Rimbaud, Paris 1978