
Pierre-Baptiste Cormery
Comment êtes-vous venu aux vins ?
En poussette ! Un jour, mon père proposa d’aller visiter le domaine dont il venait de déguster le Pomerol : Château Le Pin. Je m’en souviens encore, notamment des chais. Ils me fascinaient. J’étais mordu. Au point des années plus tard d’intégrer le lycée viticole de Blanquefort, puis, en alternance, l’école de viticulture du Château La Tour Blanche à Sauternes et le Château Fombrauge à Saint-Émilion. Petit à petit, ma préférence se portait sur le chai plutôt que la vigne. Je comprenais qu’ici, les vins prenaient forme. Sans parler de mes 1,83 m et de mes réticences à passer des journées entières plié en deux pour tailler…

Comment êtes-vous arrivé à Château Palmer ?
Par le travail de la taille, curieusement. L’un de mes camarades de classe m’avait appris que le domaine cherchait du personnel qualifié de ce côté-là. Ce n’est pas tous les jours qu’on a l’opportunité d’intégrer les équipes d’un grand cru classé ! J’avais 23 ans. Un mois plus tard, un poste d’ouvrier de chai se libérait. Je postulais, sans hésiter
Quel est votre quotidien ?
Jamais identique ! Aucun millésime ne ressemble au précédent ! La remise en cause permanente de nos pratiques interdit tous les automatismes. Seule la dégustation nous guide. C’est elle qui décide s’il y aura collage ou non, soutirage ou pas… En ce moment, j’achève les levées de colle sur le millésime 2017. Après entonnage et assemblage, le millésime 2018, lui, est au repos. Demain, on verra…. J’aime cette absence de certitudes. La capacité du domaine à bousculer les idées reçues, à faire bouger les lignes, me parle.

« Aucun millésime ne ressemble au précédent ! La remise en cause permanente de nos pratiques interdit tous les automatismes. Seule la dégustation nous guide.»

Et votre temps libre ?
Certes, j’achète un peu de vins, çà et là mais j’en déguste beaucoup aussi. Principalement, des Bordeaux, car plus accessibles dans la région pour la dégustation, comme le Château Palmer 1990, année de naissance oblige. Mais, je consacre surtout mes loisirs au Metal. Une passion de longue date. Jeune, ses registres doux voire symphoniques avec Iron Maiden, Nightwish, Epica… avaient ma préférence. J’ai ensuite découvert le folk Metal d’Eluveitie ou encore de Korpiklaani, avant d’apprécier également des sons plus saturés, comme ceux d’Architects ou Dagoba.
Certains sujets se prêtent à cette forme d’expression, sans parler de l’énergie que déploient ces groupes sur scène. C’est fascinant. Cette « rébellion » peut rappeler, dans une certaine mesure, l’anticonformisme de Château Palmer. Pour autant, je ne mélange pas les deux. Jamais, je ne travaille en écoutant du Metal !