Octobre 2019 — La partition du millésime 2019 s’écrit, les vendanges se sont terminées et laissent place aux vinifications. Le 8 octobre, Théo Ceccaldi - qui révélera le nouveau millésime lors d’un concert de jazz - est venu prendre ses premières inspirations à Château Palmer. Cette journée de vendanges et de découverte de la propriété aux côtés de Thomas Duroux lui a permis de vivre la naissance du millésime qu’il interprétera en mars prochain.
Nous avons eu l’occasion d’échanger sur ses premières impressions.
La playlist des vendanges de Théo Ceccaldi :
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L’entrevue
Palmer : Vous faisiez déjà partie des artistes de la 10ème édition d’Hear Palmer aux côtés d’Émile Parisien lors du concert donné au Rocher de Palmer. Vous n’aviez pas pu visiter la propriété.
Théo Ceccaldi : Je m’étais rendu directement au Rocher de Palmer pour jouer. J’étais venu seulement pour la journée car j’étais en tournée. Je n’avais pas eu l’occasion de découvrir Château Palmer. Là, ce qui est cool c’est d’avoir l’histoire de cette cuvée. L’expérience de l’année dernière était plus tendue… Cette cuvée 2019 apparait un peu comme une résurrection.
P : Donc la révélation du millésime 2019 aspire à de bonnes choses ?
T.C. : C’est clair, je pense que cela va être joyeux ! Je trouve que dans cette musique de Django est une espèce de chemin que l’on a construit un peu plus mystérieux, parfois un peu plus sombre mais toujours avec cette joie de partager et de l’effervescence. Quelque chose de très positif qui pétille. Je trouve que ça correspond assez bien. Cette journée va créer une histoire particulière !
P : Vous avez accepté de venir vivre la naissance du millésime 2019 lors des vendanges. S’imprégner d’un lieu et d’une histoire est-il essentiel pour improviser ?
T.C. : Oui, s’imprégner des lieux, de toute l’équipe… Il y a une émulation forte, un vrai plaisir et une vraie passion de travailler ici. Thomas est un puits d’informations, il connait bien la région et le terroir. Découvrir qu’entre 1 et 2 mètres cela pouvait changer la qualité des sols, avec des sols de grave, terreux ou beaucoup plus argileux que tu peux trouver au bord de la rivière. De comprendre les différences que ça créé sur les qualités des vignes et des vins. De savoir que ce sont les vignes les plus anciennes qui donnent les vins les plus fins. De connaitre les différences entre les cépages. De savoir que pour une cuvée il y a plusieurs cépages qui se mélangent. Les différentes étapes de fermentation et tout… C’est hyper inspirant.
P : Pour vous, le lien entre le jazz et le vin est-il évident ?
T.C. : Justement on en discutait avec Thomas, je trouve que ce qui est intéressant c’est que vous êtes aussi dans l’interprétation et l’improvisation tous les ans. La musique telle que je la conçois, se nourrit de plein de musiques et de plein d’influences. Comme pour réussir à assembler le vin, on goute, on met plus ou moins de tel terroir et de tel cépage. C’est un mélange et en musique c’est un peu pareil.
Et puis il y a un deuxième niveau. Il y a aussi le fait de réagir en permanence aux intempéries. Une année, on va avoir un vin qui va être un peu plus droit, une autre où il sera un peu plus solaire… Il faut savoir comment agencer tout ça pour en faire quelque chose d’équilibré et qui marche. Il faut réagir aussi à l’environnement. Le fait de mettre des animaux et de prendre en compte tout l’écosystème, c’est rester à l’écoute de son entourage comme dans la musique de jazz qui est constamment en mouvement.
C’est une histoire de mouvement ! Il n’y a pas une recette arrêtée qui va être définitive. On cherche constamment à se renouveler, à s’enrichir et à s’améliorer. Et la musique que j’aime, c’est la musique qui est aventureuse et qui cherche à explorer de nouveaux horizons. Il y a tout ça qui me parle, qui correspond et qui est cohérent.
P : Comment appréhendez la révélation de ce nouveau millésime et le fait d’être le chef de la partition cette année ?
T.C. : Cela me fait plaisir ! Ça me plait d’imaginer une soirée un peu sur mesure et peu spéciale pour le millésime. Je ne sais pas encore sous quelle forme ? Soit la composition d’une œuvre dédiée au millésime ou alors la réinterprétation d’une œuvre existante et dédiée à ce millésime. J’aime l’idée de jouer dans le chai, dans ce grand espace au milieu des barriques. Ce sera spécial !